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Déclaration des RS CGT au CSEC du 19 juin 2020 à  propos de l’information sur les modalités de retour sur site

Les représentants syndicaux CGT au CSEC ont pris connaissance de l’ordre du jour de cette réunion extraordinaire, visant à  les informer sur les modalités de retour sur site à  compter
du 22 Juin.

Cette réunion intervient à  la veille du week-end, et alors même que dans les équipes de Covea les managers ont déjà  commencé à  communiquer auprès de leurs équipes depuis
mardi soir.

Une nouvelle fois la direction de Covea démontre que les IRP sont bien les derniers lieux d’échange au mépris des prérogatives des représentants du personnel. De surcroà®t il est demandé de ne pas diffuser la convocation, injustifié sauf si l’on considère que la direction souhaite exercer pleinement son pouvoir de communication et d’information auprès des salariés, sans en référer d’une quelconque manière aux élus.

D’autant plus, comme nous le disons plus haut, que les managers pour des raisons d’organisation ont déjà  pris contact avec les salariés pour organiser la reprise. Dans de nombreux services émergent des questionnements concernant les modalités de ce retour sur site.. Il est clair qu’entre la direction et le terrain il existe un fossé.

Depuis le début de la crise de la COVID 19 des échanges ont eu lieu entre la direction et les élus mais force est de constater que les remontées portées par les élus et les représentants syndicaux ne pèsent pas lourd. L’information est distillée à  petites doses, souvent à  contre temps et les demandes faites par écrit n’ont pas de réponse. Nous faisons à  nouveau le constat que la communication portée par la direction est source d’anxiété pour deux raisons :

  • En premier lieu car elle intervient trop tardivement,
  • En second lieu car elle est en décalage complet avec ce qui se passe dans les directions.

Nous nous interrogeons donc sur la valeur ajoutée d’instances qui ressemblent à  des chambres d’enregistrement. Nous nous interrogeons également sur la pertinence de cette convocation qui n’évoque qu’une simple information alors que le sujet touche bien la marche générale de l’entreprise et de ce fait nécessite une information / consultation.

Convocation d’autant plus hypocrite que la direction a d’ores et déjà  communiqué sur One.net depuis mercredi après-midi, ce qui a d’ailleurs fait l’objet de quelques commentaires de salariés mécontents et pris au dépourvu.

Il s’agit bien d’une volonté délibérée d’exclure les représentants du personnel du processus de décision. Nous tenons également à  souligner l’improvisation totale en matière de définition des modalités de retour sur site. Une fois de plus, les décisions restent à  la main de chaque direction Métiers. De ce fait, les déclinaisons des préconisations de la direction générale se font de matière totalement disparate, avec des inégalités de traitement entre salariés et des situations aberrantes. Dans certains secteurs, on demande aux télétravailleurs réguliers de revenir sur site à  compter du 6 juillet, quand les salariés non éligibles au télétravail resteront chez eux jusqu’en septembre ! Cela va, en outre, à  l’encontre des informations qui avaient été diffusées des dernières semaines, plus ou moins officiellement, auprès d’un certain nombre de salariés. Alors que des collègues ne pensaient revenir sur site qu’en septembre, et qu’ils avaient pris certaines dispositions en la matière, on va leur demander de revenir dès le lundi 22 juin !

Enfin, nous ne comprenons pas la précipitation avec laquelle la direction souhaite mettre en œuvre le retour sur site. Le télétravail généralisé est en place depuis maintenant 3 mois, et il a largement prouvé son efficacité. Le discours présidentiel de dimanche dernier laisse entendre que tout reviendrait à  la normale à  compter du 22 juin. Dans les faits, le tableau semble beaucoup moins idyllique. De nombreuses incertitudes résident, tant en matière d’organisation des établissements scolaires qu’au niveau de l’ouverture des centres de loisirs pendant la période estivale. Dans ces conditions, les problèmes liés aux gardes d’enfants ne sont pas réglés.

Dès lors, pourquoi précipiter les choses, au lieu de prendre le temps de la réflexion ? Nous y voyons clairement une volonté politique, relayée par la direction, de relancer à  tout prix l’économie, sous la pression des lobbies patronaux. C’est oublier que les salariés en télétravail ne se sont pas tourné les pouces pendant 3 mois, bien au contraire. C’est également oublier que le Covid 19 n’est pas totalement éradiqué, comme en témoignent l’apparition quotidienne de nouveau foyers de contamination et la résurgence de l’épidémie en Chine. C’est oublier, enfin, qu’un retour massif sur site va générer de gros problèmes, ne serait-ce que pour la récupération des kits, le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale, ainsi que pour la restauration.

Le télétravail n’est pas un mode d’organisation idéal, et la CGT restera toujours attentive au maintien du lien social entre collègues, garant de l’équilibre et de l’harmonie du collectif de travail. Pour autant, les sondages récemment réalisés auprès des salariés de Covea, tant par la direction que par notre organisation syndicale, démontrent clairement un plébiscite du télétravail en cette période de crise.

Nous sommes également conscients qu’un certain nombre de salariés le vivent mal, et souhaiteraient un retour sur site.

Dès lors, et comme nous l’avons déjà  évoqué à  plusieurs reprises, il aurait été indispensable que le retour sur site se fasse sur la base du volontariat.

Imposer dans la précipitation un retour sur site auprès de salariés qui ne s’y étaient pas préparés avec des conditions inégales d’une direction à  l’autre, nous semble témoigner d’un amateurisme indigne d’un grand groupe mutualiste comme Covea.

Dans cette phase de déconfinement massive et accélérée, quelles garanties avons-nous aujourd’hui que les mesures de protections sanitaires seront bien mises en place et que les salariés pourront retourner sur site en toute sécurité ?

Nous demandons à  ce que la direction reporte son plan de retour sur site et qu’une réelle
concertation ait lieu avec les IRP, afin que soient prises en compte les aspirations des
salariés.

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