Paris, le 14 mai 2020,
Monsieur le Président,
Nous avons appris hier soir par la presse l’échec de l’opération d’acquisition de Partner RE.
Même si nous sommes soulagés que ce projet soit abandonné, force est de constater que nous découvrons par les media des informations capitales concernant notre groupe.
L’après-midi même, la direction discutait encore avec les syndicats des modalités de consultation des instances représentatives du personnel sur cette opération et rien ne laissait présager de cette issue.
Cela renforce notre inquiétude quant à la gouvernance du groupe et ses capacités à gérer les risques et à prendre les bonnes décisions. Depuis l’affaire ETHIAS mais aussi au regard des stratégies hasardeuses et parfois infructueuses notamment à l’international, nous alertons la direction sur le besoin d’une gouvernance collégiale et plus transparente afin de préserver les intérêts du groupe, de ses sociétaires et de ses 21 000 salariés.
La CGT n’est pas seule à le dénoncer. C’est également par la presse que nous avons appris que l’ACPR avait à trois reprises adressé un courrier à la direction en pointant diverses failles dans les pratiques de gouvernance de COVEA. En dépit de demandes répétées, nous n’avons jamais pu obtenir communication de ces courriers. Il est urgent que COVEA mette en pratique les recommandations de l’ACPR en associant dans sa réflexion les instances représentatives du personnel trop souvent mises hors-jeu.
Nous avons demandé à plusieurs reprises la tenue d’un Comité de Groupe extraordinaire afin de pouvoir obtenir des informations claires sur le sujet de la gouvernance. Nous renouvelons cette demande qui nous semble plus que légitime au sein d’un groupe mutualiste. Nous ne pouvons pas accepter que la presse soit mieux informée que les représentants du personnel. Cette réunion permettrait également de connaitre les tenants et aboutissants concernant l’acquisition stoppée de Partner RE ainsi que les coûts consécutifs à cet abandon.
COVEA est et doit rester un groupe mutualiste ayant au cœur de sa stratégie la satisfaction de ces sociétaires et le bien-être de ses salariés. Depuis la mise en place d’une SGAM et de Covea Coopérations, notre groupe se comporte comme une société cotée en bourse dont la seule finalité est de faire de l’argent.
Cette stratégie d’accumulation du capital pèse sur la politique sociale de l’entreprise. Les levées de fonds considérables pour mener ces opérations d’expansion se traduisent concrètement pour les salariés par des pertes d’emplois, des salaires qui stagnent, des objectifs de productivité toujours plus exigeants et des conditions de travail dégradées.
Nous voulons que tout cet argent qui ne tombe pas du ciel mais de la poche des sociétaires et du travail des salariés soit utile. Utile aux sociétaires qui devraient légitimement et statutairement en percevoir les retombées et utile aux salariés qui méritent une vraie reconnaissance salariale et de meilleures conditions de travail.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations.
F Winterhalter – DSC et DSG CGT Covea
A Brasseur, I Goitia, T Amarre, F Fouladoux, P Goussard – DSCA CGT COVEA