Paris, le 27 mars 2020
Monsieur le Président,
Nous vous interpellons une nouvelle fois pour vous faire part de sujets essentiels concernant notamment la santé et la sécurité de nos collègues.
En premier lieu nous nous interrogeons quant au secret médical : les demandes émanant des services en lien avec les salariés qui demandent une attestation spécifiant « Covid 19 » nous semblent des plus discutables ! Les médecins eux-mêmes ne comprennent pas. Sachant que les tests se font au compte-gouttes, nous pensons qu’il n’est pas nécessaire pour des salariés malades de devoir s’en préoccuper.
En second lieu, pour les salariés contraints d’aller travailler sur site nous vous demandons la prise en charge des frais de transport s’ils ne souhaitent pas utiliser les transports en commun.
Nous demandons par ailleurs que toute cette période de confinement soit neutralisée en termes de rémunération (tant pour les parts variables que les primes) : les salariés font ce qu’ils peuvent pour que l’activité ne s’arrête pas et Covea a les moyens de répondre financièrement.
Nous constatons que des salariés de la logistique et de la maintenance informatique, tout comme des salariés de Fidélia, ont été invités à rentrer à leur domicile, sans télétravail possible, ou, pour certains, sans sollicitation managériale même lorsque le télétravail est possible. Ces salariés ne savent pas si leur rémunération (salaire fixe et majorations) sera maintenue.
A noter également, la situation de salariés à temps partiel qui sont toujours exclus du recours au télétravail.
Il nous semble essentiel de communiquer sur le sujet et de rassurer les salariés dans les meilleurs délais.
Nous vous demandons également d’intervenir auprès des lignes managériales car les collègues nous font remonter de nombreuses situations anxiogènes, notamment:
– sur le cumul télétravail et garde d’enfants : de nombreux collègues nous font part des difficultés qu’ils rencontrent pour accomplir leur travail, particulièrement avec des plages de front office, tout en devant garder leurs enfants. La situation n’est pas tenable, risque pour les enfants qui doivent être surveillés et pour les salariés. Il conviendrait de préciser ce que la Direction entend par télétravail « dégradé » et de communiquer en ce sens, afin de rassurer les salariés et de limiter l’impact de managers qui seraient également dans l’ignorance sur le sujet,
-sur la pose des congés : nous avons des retours de salariés qui voient leurs congés décalés unilatéralement, avant même que ce point ne soit abordé avec les OSR comme il est prévu. Des managers vont même jusqu’à indiquer que 15 jours de CP peuvent être imposés.
Ces discours fluctuants selon les managers créent un vrai climat de tension, qui n’est absolument pas nécessaire dans le contexte tout particulier que nous vivons.
Certaines directions font au contraire preuve d’accompagnement et de bienveillance dans la gestion de cette crise afin d’en limiter le mieux possible l’impact en termes de risques psycho-sociaux. Un partage de bonnes pratiques pourrait être envisagé sur ce point.
Par ailleurs, nous vous demandons une communication précise des protocoles établis, par site, permettant aux salariés de récupérer le matériel informatique nécessaire à la mise en place du télétravail. Des disparités existent, certains salariés se retrouvent livrés à eux-mêmes pour effectuer des manipulations informatiques qu’ils ne maitrisent pas.
Nous constatons également que tous les salariés n’ont pas accès aux FAQ de l’entreprise qui diffusent des consignes importantes. Il faut trouver un moyen pour que ces salariés aient accès à ces informations.
A un niveau plus anecdotique, alors que les connexions VPN sont difficiles, est-il vraiment judicieux de demander à des collaborateurs de faire des préparations d’entretien ? Effectivement l’activité est en baisse, toutefois pour beaucoup cette connexion est problématique, il n’est donc pas utile d’en rajouter.
Point plus général : Covea va-t-elle se joindre à toutes les entreprises qui participent financièrement à l’achat de masques, de gants, de solutions hydro alcooliques notamment pour des populations que nous assurons ? Ce geste de solidarité ne pourrait être que bien perà§u par les soignants, les forces de l’ordre ou encore les pompiers et très utile à la collectivité. Le « assurément humain » prendrait tout son sens. Au moment où les équipes de GMF sont largement sollicitées pour répondre aux besoins assurantiels de ces populations, l’entreprise peut elle aussi démontrer son engagement.
Enfin, nous regrettons que depuis le début de la crise sanitaire, les IRP soient dépossédées de leurs prérogatives essentielles dans le domaine de la santé et sécurité des salariés. Les réunions informelles qui se tiennent entre syndicats et direction ne peuvent se substituer aux rôles et missions des représentants du personnel. Les CSEE, ainsi que les commissions CSSCTE, doivent plus que jamais compte tenu du contexte actuel continuer de fonctionner.
Dans l’attente d’une réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos salutations.
F Winterhalter – DSC CGT Covéa,
A Brasseur, I Goitia T Amarre, F Fouladoux, P Goussard – DSCA CGT Covéa