Les sessions de grands marchandages autour des fruits de votre travail se terminent. Place au bilan !
Principes et revendications portés par la CGT
- Une augmentation de la part de la valeur ajoutée reversée aux salariés. A prendre sur la part boursière non productive, uniquement destinée à l’enrichissement de quelques-uns. Parce qu’il est normal que ceux qui produisent les richesses puissent en vivre décemment.
- Des augmentations générales aux dépens des augmentations individuelles. Parce qu’il n’y a pas de suspicion quant à l’implication de toutes et de tous. Il nous faut éviter la subjectivité des « primes à la tête ».
- Des augmentations fiscalisées plutôt que des primes défiscalisées. Parce qu’une augmentation est durable et que les cotisations sont une participation indispensable au patrimoine social commun.
Pour mémoire, nos revendications, favorisant des augmentations générales pour toutes les classes, portaient sur une enveloppe d’environ 55M€, soit 0.3% de notre chiffre d’affaires (17Md€).
Résultat des négociations
A l’issue de l’ultime réunion de « négociations » du 18 février dernier, les propositions définitives de la direction sont les suivantes :
- Pour les salaires en dessous de 55 K€ :
- 1 % d’augmentation générale ;
- 1,1 % d’augmentation individuelle (inclus le budget pour les changements de niveau ACAA).
- Pour les salaires au-dessus de 55 K€ : 2,1 % d’augmentation individuelle.
- 0,2 % pour les gratifications et primes.
- Prime exceptionnelle de 1000€ à chaque collaborateur
Sans prise en compte de la prime exceptionnelle, cela représente une enveloppe de 16 M€. Cette prime étant finalement accordée à toutes et tous, l’enveloppe passe à 34M€ (soit 0,2% de notre Chiffre d’Affaires).
Ironie de l’actualité, nous venons d’apprendre que le groupe COVEA allait abonder un fonds d’investissement à hauteur de 200 millions d’euros.
Deux poids, deux mesures ! (source : https://www.entreprendre.fr/pourquoi-abu-dhabi-investit-un-milliard-deuros-dans-les-grandes-entreprises-francaises/)
Concrètement, combien vais-je gagner en plus ?
En nous basant sur les salaires moyens par classe, pour les seules augmentations générales et sans la prime exceptionnelle :
Augmentation générale moyenne mensuelle | ||||
Classe | Salaire moyen | Augmentation générale | Augmentation moyenne par mois (brut) |
Augmentation moyenne par mois (net) |
1 | 32 880,00 € | 1,00 % | 27,40 € | ~ 21 € |
2 | 31 000,00 € | 1,00 % | 25,83 € | ~ 20 € |
3 | 31 000,00 € | 1,00 % | 25,83 € | ~ 20 € |
4 | 34 000,00 € | 1,00 % | 28,33 € | ~ 22 € |
5 | 44 000,00 € | 1,00 % | 36,67 € | ~ 28 € |
6 | 59 000,00 € | 0,00 % | 0,00 € | 0,00 € |
7 | 87 000,00 € | 0,00 % | 0,00 € | 0,00 € |
Pour conclure
Nous tenons à remercier les collègues qui ont pesé sur les négociations par leur action de grève du 3 février, et ce, pour le bénéfice de toutes et de tous.
Nul doute qu’une mobilisation plus forte aurait permis d’obtenir une meilleure répartition des fruits de votre travail.
Au vu des chiffres, soyez assurés que ces augmentations ne pèseront nullement sur les résultats de nos entreprises. Elles ne feront pas plus de vagues sur les budgets COVEA qu’une brise sur le lac Léman.
Avec la baisse de masse salariale de près de 133 M€ par an à horizon 2023 via les seuls départs en retraite, vous comprendrez que la redistribution est plus que mesurée, voire confinée à la portion congrue.
Il faut dire que pour monsieur Feytis (DRH suprême) : « L’entreprise n’a pas vocation à maintenir le pouvoir d’achat des salariés » (sic).
Nous regrettons l’usage d’une prime exceptionnelle défiscalisée en lieu et place d’augmentations pérennes. En effet, la multiplication des primes, par nature aléatoires, au détriment d’augmentations de salaires pérennes, précarise toujours plus les salariés dans leur pouvoir d’achat aujourd’hui. Et les pénalisera aussi demain pour leur retraite.
Enfin, restons optimistes et combatifs pour retrouver le chemin d’une vraie gestion mutualiste de nos entreprises, avec et pour les sociétaires et les salariés.